La course est lancée ! Le géant européen de la fintech, Trade Republic, a obtenu une licence complète de la part du régulateur financier allemand (BaFIN) pour offrir des services liés aux cryptomonnaies. Cette décision fait de Trade Republic la dernière entreprise en date à obtenir une licence dans le cadre du règlement sur les marchés des crypto-actifs (MiCA).
- Trade Republic a obtenu une licence MiCA complète du BaFIN, lui permettant d’offrir des services liés aux cryptomonnaies dans toute l’Europe.
- Le processus d’octroi de licences MiCA avance lentement en Europe, avec seulement 25 entreprises ayant obtenu cette licence depuis son entrée en vigueur.
Trade Republic valide une licence MiCA auprès de la régulation allemande
Selon Patrick Hansen, directeur principal de la stratégie et de la politique de l’UE chez Circle, qui a partagé la nouvelle sur X, Trade Republic est désormais autorisée à conserver des actifs numériques, exécuter des ordres, recevoir et transmettre des ordres, et fournir des transferts de cryptomonnaies au nom de ses clients.
Cette licence lui permet d’offrir tous ces services dans les 30 pays de l’Espace économique européen (EEE) même si l’entreprise devra toujours s’appuyer sur des plateformes de trading et des teneurs de marché pour exécuter les transactions.
Patrick Hansen a décrit cette décision comme une preuve que les institutions financières de la région font déjà des efforts pour obtenir une licence MiCA avant la fin de la période de transition :
« La course est lancée : les néobanques, les courtiers, les autres fintechs et même les banques traditionnelles se déplacent tous rapidement pour sécuriser leurs licences MiCA avant la fin des périodes de transition. »
Patrick Hansen, directeur principal de la stratégie et de la politique de l’UE chez Circle – Source : Mitrade.com
La période de transition pour la réglementation unifiée de la crypto en Europe est le moment où les entités cryptos peuvent opérer sans licence MiCA dans l’UE. Elle devrait se terminer au début du mois de juillet 2026 ou jusqu’à ce que le régulateur accorde ou refuse l’autorisation aux entreprises qui ont postulé.


25 entreprises ont obtenu des licences MiCA
Trade Republic est l’un des principaux courtiers en ligne en Europe, avec plus de 100 milliards de dollars d’actifs sous gestion et huit millions de clients dans plusieurs pays européens. L’entreprise s’est étendue à l’Italie plus tôt cette année.
Parallèlement, l’autorisation de Trade Republic d’offrir des services de cryptomonnaies par le BaFIN signifie que 25 entreprises ont désormais obtenu des licences dans le cadre du règlement MiCA. Cela met cependant en évidence la lenteur du processus d’octroi de licences en Europe, étant donné que MiCA est entré en vigueur en décembre 2024 !
Il y a d’ailleurs eu des inquiétudes quant au fait que l’approche réglementaire de la région pourrait nuire à ses efforts pour attirer des entités cryptos, surtout lorsque d’autres régulateurs en Asie, aux États-Unis et au Moyen-Orient sont devenus plus permissifs envers l’industrie.
Toutefois, il semble que les entreprises continuent de faire des efforts pour se conformer aux nouvelles normes réglementaires en Europe. Fait intéressant, le régulateur financier allemand est en tête en termes de taux d’approbation, le BaFIN ayant délivré 9 licences sur les 25 octroyées. Le responsable de chez Circle a noté que cela représente 36 % de tous les fournisseurs de services cryptos réglementés sur le continent.


Impacts potentiels de MiCA sur le secteur crypto européen
Jusqu’à présent, le plus grand nom à avoir obtenu une licence est Circle, l’émetteur du stablecoin USDC. L’entreprise reste le seul émetteur mondial de stablecoins sous licence MiCA après avoir obtenu l’autorisation en tant qu’institution de monnaie électronique de l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) française, lui permettant d’émettre l’USDC et l’EURC.
D’autres entreprises cryptos qui ont obtenu des licences incluent OKX, BitGo Europe, MoonPay, Hidden Road, Socios.com et BitStaete. À noter que Ripple a récemment acheté Hidden Road, probablement pour accéder plus facilement aux marchés européens.
Alors que quelques grandes entreprises cryptos ont déjà des licences MiCA, d’autres, telles que Binance, Kraken, Robinhood et Tether, ne sont actuellement pas autorisées à opérer dans la région. Bien que la plupart d’entre elles aient commencé le processus de demande, il existe un risque que certaines de ces entreprises ne puissent pas opérer en Europe.
Tether, par exemple, a déjà décidé de ne pas obtenir de licence MiCA pour son stablecoin USDT, affirmant que les exigences sont dangereuses pour les stablecoins. Cela a conduit les plateformes conformes à MiCA dans la région à retirer l’USDT de leur liste.
Cependant, ce ne sont pas seulement les grandes entreprises qui sont affectées. Certains experts estiment que MiCA pourrait causer des dommages durables à la scène des startups cryptos en Europe, car la plupart des startups ne répondent pas aux normes de licence ou ne peuvent pas supporter le coût du processus.
L’avocat spécialisé dans les cryptomonnaies, Ilja Nikiforov, a ainsi prédit qu’environ 75 % des entreprises cryptos enregistrées en Europe perdraient leur enregistrement d’ici la mi-2025 si elles ne peuvent pas obtenir une licence MiCA. Enfin, il a ajouté que le financement des startups cryptos européennes a diminué de plus de 90 % par rapport au sommet de 2022.